jeudi 27 septembre 2007

AFFAIRE GEDEON: NOUVELLE CRISE FRANCO-IVOIRIENNE ?

par Raymond N’Cho

L’évangéliste est incarcéré au célèbre pénitencier de Ducos, en Martinique, après sa mise en examen par le Président du tribunal de grande instance de Fort de France, M. Jean Maurice Beaufrère. Il est accusé d’escroquerie en bande organisée et d’exercice illégal de la profession de banquier. Alors que cette mise en examen de ce « pasteur des pauvres » a suscité la mobilisation des organisations de droits de l’homme dans les territoires d’Outre Mer ainsi que des Martiniquais et Guadeloupeens qui dénoncent un procès inique, la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens semblent se tenir à l’écart du sort de notre compatriote. Ce n’est que tout récemment, la semaine dernière que des proches du pasteur injustement embastillé ont été reçus en audience par S.E. Yapi Evariste, Directeur des affaires juridiques et consulaires au ministère des Affaires étrangères. Il a certes promis que le gouvernement suit de près ce dossier, mais nous estimons, pour notre part, que l’Etat ivoirien ne fait pas beaucoup pour ce compatriote injustement arrêté par les autorités françaises parce que sa structure financière a mis sous l’éteignoir les banques françaises évoluant dans les territoires d’outre mer et sur les mêmes marchés financiers. Là où la libre concurrence devrait jouer, on fait faussement intervenir la loi pour briser et spolier un Ivoirien des fruits de son travail. Curieusement, aucun son de protestation ne vient de la Côte d’Ivoire où les autorités semblent se satisfaire de l’arbitraire dont est victime le pasteur évangéliste. Selon nos sources, Marc Dehi sera jugé demain mercredi au tribunal de Grande Instance de Fort de France. Attend-t-on qu’il soit arbitrairement condamné avant de l’assister ? Pourquoi la Côte d’Ivoire ne dépêche-t-elle pas des avocats auprès de ce tribunal pour ne serait-ce que s’assurer de la transparence du procès ? En tout cas, cette affaire qui défraie la chronique dans les D.O.M. (Département d’Outre-Mer) et T.O.M. (Territoires d’Outre-Mer), choque le bon sens des populations locales. Elles sont surtout étonnées du grand silence observé par les autorités ivoiriennes.

mercredi 19 septembre 2007

SARKOZY CONTRE DEHI, UNE AFFAIRE D'ETAT !!!!

LE COLLECTIF

« INDEPENDANCE FINANCIERE !!! »

« Pour nos enfants, petits-enfants et suivants : la chair de notre chair. »

LETTRE OUVERTE

A l’attention du

Président de la République française

Nicolas SARKOZY

Par la présente, monsieur le Président, nous entendons de manière désintéressée (financièrement) vous informer de l’état de la « France profonde », à laquelle nous appartenons sans conteste puisque nos premiers aïeux sont arrivés sur le territoire national il y a plus de 500 ans. Il est souvent arrivé que dans notre histoire de France, les courtisans du roi ou de … l’Empereur ne l’informent pas de l’état véritable de son peuple, soucieux de leurs seuls intérêts matériels personnels, dans une pure logique économique libérale avant la lettre ; le roi ou … l’Empereur découvre, du jour au lendemain, avec stupeur, la situation à la faveur d’une jacquerie, d’une révolte ou d’une … révolution. De cette histoire, extrêmement riche d’enseignements pour tous, et avant tout pour le « Souverain », nous héritons en totalité, que l’on soit arrivé tôt ou tard, descendants en ligne plus ou moins directe de Gaulois, de Maures ou originaires de Russie, de Belgique, de Grèce, d’Italie, du Mali, du Sénégal, du Congo, d’Espagne, du Portugal, d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, de Pologne, de Chine, du Vietnam, d’Argentine, de Hongrie ou d’ailleurs encore.

Nous convenons aussi que la présente lettre puisse être vue comme une invitation que nous vous adressons à deviser, comme aimait à le faire le défunt Président François MITTERRAND en compagnie d’ « éminents » journalistes comme Alain DUHAMEL, Jean Pierre El KABACHE, Patrick POIVRE d’ARVOR ou Catherine NAY et dont s’emploient à suivre la trace Eric ZEMOUR, David PUJADAS, Audrey PULVAR, Harry ROSELMACK et bien d’autres encore. Nous voulons croire qu’une solution négociée est encore possible.

Nous, citoyens français originaires d’Afrique et des Caraïbes, n’acceptons plus d’être les dindons de la farce dans notre société, à savoir la société française.

Deux des nôtres, Marc DEHI et Annette CATEL, épouse DANIEL, ont été incarcérés le 24 août dernier, dans le silence médiatique de la « métropole », au pénitencier de Ducos en Martinique, sous les chefs d’accusation d’escroquerie en bande organisée et d’exercice illégal de la profession de banquier. Marc DEHI est un pasteur ivoiro-américain qui, après avoir vécu en Guadeloupe, s’est rendu aux Etats-Unis d’Amérique et a créé à Washington l’Eglise évangélique de la Pentecôte. D’entrée de jeu, il s’est mis en rupture avec la conception pastorale religieuse en faisant sien le concept d’économie biblique, selon laquelle la vocation du pasteur n’est pas de préparer ses nombreux pauvres fidèles à vivre dans la décence … au Paradis, mais de les aider, ici et maintenant, à vivre dignement et, donc, dans la prospérité. Chemin faisant, Marc DEHI a étendu son auditoire, sa lutte à l’ensemble des démunis de la Planète. Dans cet état d’esprit, Marc DEHI a fondé GEDEON FINANCIAL CORPORATION (GFC) aux Etats-Unis dont l’objet est « les micro-crédits, le transfert et le placement financier à la portée du plus grand nombre ». GFC a vite prospéré –et Marc DEHI aussi, aujourd’hui milliardaire en dollars US- et s’est étendu notamment à l’Afrique et aux Caraïbes sous le nom d’OMEGA CONSULTING dont le siège social est, légalement, établi en Guadeloupe. Mme Annette CATEL, sa très proche collaboratrice, représente GFC en Guadeloupe, Guyane et Martinique.

Ces deux personnes ont été incarcérées, comme de vulgaires délinquants : Marc DEHI a été arrêté manu militari par la police à l’aéroport de Point-à-Pitre, alors qu’il se rendait spontanément en Guadeloupe, à la demande d’Annette CATEL, pour s’expliquer auprès des Autorités judiciaires de l’île. Cette «affaire franco-française GFC » ne nous a pas, sans surprise, été rapportée par « nos » grands médias nationaux traditionnels, soi-disant médias républicains, mais qui en réalité sont la propriété privée d’une minorité plus ou moins visible (c’est selon), les utilisant comme tremplin social, par exemple pour promouvoir leur prochain spectacle au Zénith ou à l’Olympia, ou comme arme de manipulation des masses, par exemple pour leur faire consommer plus de Coca-cola ou leur faire intégrer l’idée d’un « axe du mal », opposée bien entendu à celle d’un axe, mieux d’un « cercle du bien », composé des Etats-Unis et du très petit nombre de leurs très proches alliés d’aujourd’hui (notamment Grande-Bretagne de Tony BLAIR, Italie de BERLUSCONI, Israël de SHARON, mais pas la France de CHIRAC opposée à la deuxième guerre contre l’Irak) : TF1, France-télévision, Canal+, Arte, M6, France Inter, Europe 1, RMC, RTL et consorts, très prompts à nous abreuver, pour les questions intérieures, d’une certaine information sur les squatters et sans-papiers de la France créés de toutes pièces. Ces médias ont, à ce jour, unanimement observé un silence assourdissant sur « l’affaire franco-française GFC ». Ce sont principalement des sites Internet, ce nouveau média, difficile à brider, et le « « bouche à oreille » qui nous ont servi l’information, tardivement, vers le 06 septembre 2007, car un soin particulier avait été pris par le « Pouvoir » pour qu’il n’y ait pas de fuite. En vain. En substance, ces médias rebelles nous apprennent que :

- l’enquête menée par la gendarmerie et la Direction Générale des Services Extérieurs (DGSE) prétend montrer que GFC, alias Omega Consulting, se livre à une vaste escroquerie en rémunérant abondamment ses anciens adhérents grâce aux fonds apportés par les nouveaux adhérents et non pas, comme le soutient GFC, aux énormes revenus générés par des placements financiers ou boursiers extrêmement rentables ; des placements de GFC ont été identifiés, mais ils sont localisés en Afrique et … sont très hasardeux ;

- en conséquence, le président du tribunal de Fort-de-France a, le 24 août dernier, ordonné à titre exceptionnel le placement en détention provisoire du pasteur Marc DEHI et de Mme Annette CATEL.

Sur cette base, une de nos grandes interrogations est : Puisqu’il est question de « décision à titre exceptionnel » et de « détention provisoire », cela signifie-t-il que l’enquête n’est pas achevée ? Si c’est le cas, nous ne pouvons accepter que deux des nôtres soient UNE FOIS DE PLUS, UNE FOIS DE TROP traités avec ce mépris si caractéristique des gouvernants de ce pays à notre égard, comme ils le font maintenant régulièrement à l’encontre des prétendus squatters et « sans-papiers » de la France. D’autre part, nous nous interrogeons bruyamment sur le corollaire de la conclusion de l’enquête (provisoire ?) de la DGSE : seule la très performante DGSE a très rapidement pu mettre au grand jour la vaste et potentiellement dévastatrice arnaque du GFC (« Arnaque du Siècle ! ») ; donc, une fois de plus, la CIA et le FBI, comme pour le cataclysme du 11 septembre 2001, n’ont pas été capables d’en déceler les signes avant-coureurs. Votre très grand ami George W. ne serait pas très content de savoir que vous méprisez de la sorte ses services secrets qui, a priori et a posteriori, sont les plus performants au monde, puisqu’ils sont le fruit du plus pur régime économique libéral, mû comme on le sait depuis Adam SMITH par la « main invisible » ou les « prévisions parfaites » des individus de Robert BARRO et Robert LUCAS. En outre, l’expression « placements hasardeux » ne veut rien dire ! Que le tribunal précise son propos, l’illustre ! Les placements à la Bourse de Paris sont-ils hasardeux ? L’entreprise est-elle une activité hasardeuse ? Conduire sa voiture ou prendre l’avion est-il hasardeux ? En attendant, tout un chacun peut noter que, en ce moment même, la France, sur le point de perdre son pré-carré africain, les Etats-Unis et la Chine se livrent une guerre féroce en Afrique, pour tirer le profit matériel maximum du pétrole, de l’uranium, du diamant et autres trésors dont regorge ce continent, dont notre « petit grand » tribunal foyalais (Fort-de-France, la Forteresse de la France aux colonies d’Amériques) prétend, sans vergogne, qu’il abrite des terres à « richesses hasardeuses ». En tous cas, ce n’est pas le sentiment des Total Fina Elf, Exxon, Shell etc. , et surtout pas de monsieur … BOLLORE. Davantage, nous ne parvenons pas à croire que Marc DEHI, homme d’affaires dont la stature a peu d’égale en France, au sein même du pouvoir économico-financier, ait pu entreprendre illégalement le métier de banquier en France en mettant en place une arnaque aussi grossière qui, à la moindre enquête (menée par exemple par la police municipale de Trifouillis-les-Oies), apparaîtrait au grand jour. C’est à croire que, selon nos racistes invétérés, arrières petits-enfants spirituels du comte de Gobineau : « Les nègres sont vraiment bêtes ou plutôt des bêtes », comme nous le rappellent régulièrement les cris de singes qu’on entend à l’envi dans les plus grands stades de football en Europe, dont le Parc des princes où ces racistes continuent de sévir, en dépit du passage, place Bauveau, de ministres de l’intérieur « de fer » qui avaient fait du nettoyage-décapage (« karchérisation » avant la lettre) de ce grand stade un de leurs grands chevaux de bataille ; seul un policier, originaire … d’Afrique via les … Caraïbes, a pu tout dernièrement « nettoyer » un tout petit peu la zone du Parc des princes d’un de ces malfrats qui, lâchement, avec ses amis, était sur le point de commettre une agression raciste ou plutôt antisémite sur un supporter de nationalité israélienne ou qui portait le drapeau d’Israël (les quelques grands médias que nous avons consultés n’ont pas été très précis sur ce dernier point). Nous espérons, pour ce valeureux policier, qu’il a bénéficié, depuis, d’une belle promotion ou alors que le processus mettant en œuvre celle-ci a été activé depuis mai dernier au moins. Nous comprenons parfaitement qu’il n’y ait pas d’amnistie présidentielle pour les délinquants de la route et autres, en revanche nous ne comprendrions pas que les citoyens exemplaires, donc épris de « justice », ne soient pas récompensés ; ce « juste » doit l’être, notamment à l’initiative du Président de la République. Et nos racistes invétérés, arrières petits-enfants spirituels du comte de GOBINEAU de renchérir et de conclure : « Les nègres, dont ce négro de policier, n’arriveront jamais à se hisser à notre niveau, c’est-à-dire au niveau supérieur qu’a atteint l’Homme, alias l’Européen, l’Hellène, l’Incarnation du summum de la civilisation ! ». Pour notre part, nous attendons que le tribunal de Fort-de-France nous apporte la preuve matérielle que Marc DEHI s’est livré à une arnaque aussi grossière, et plus simplement à une arnaque, ce dont nous ne croyons pas du tout ; Marc DEHI, pasteur, est aussi honnête que n’importe quel autre type d’homme de Dieu : prêtre, imam, rabbin, guérisseur, chaman, mahatma, dalaï-lama, etc.

Bref, Monsieur le Président, il y a pour nous beaucoup de zones d’ombre que, impatiemment, nous attendons que les tribunaux de notre pays –« auquel nous croyons fortement »- éclaircissent rapidement, pour que, cette fois-ci, « nos » grands médias traditionnels nationaux se fassent un devoir de relayer l’information, il va de soi de manière objective. Il n’y a pas que des prétendus squatters ou sans-papiers africains en France, un des sujets favoris de « nos » grands médias nationaux traditionnels. En l’absence de motifs sérieux, nous exigeons que Marc DEHI et Annette CATEL soient libérés sur le champ, leur dignité et celle de leurs proches doivent être préservées. Pour éviter ces humiliations, faut-il que nous passions du statut d’Intouchables de l’Inde dans la République française à celui d’intouchables à la manière de deux ministres de la République qui ont cultivé l’art d’échapper à toutes les catastrophes, et en particulier d’échapper à la Justice, quand bien même les charges les plus lourdes pesaient sur eux ? Marc DEHI et Annette CATEL n’ont fait, pour nous qui les côtoyons, qu’engager leur Communauté dans une voie salutaire, précisément vers l’INDEPENDANCE FINANCIERE, voie dans laquelle de nombreuses autres communautés se trouvent depuis bien longtemps déjà : chinoise, pakistanaise, indienne, juive, arménienne, corse, auvergnate, bretonne, etc.. Il faut qu’on arrête dans ce pays de prendre les originaires d’Afrique et des Caraïbes pour des demeurés. En quoi y a-t-il risque de déstabilisation de la France par un réseau extérieur pour que l’enquête ait été confiée à la DGSE ? Est-ce la Côte d’Ivoire de Laurent GBAGBO qui tenterait d’inverser l’ancienne relation colonisateurs-colonisés en mettant la France sous sa coupe financière, extirpant du même coup l’anachronique franc CFA ? Tout cela est grotesque. Des transferts unilatéraux massifs sont effectivement organisés de la France vers des pays étrangers, nous le savons tous même si nous nous taisons tous pour certains de ces transferts. Mais ces transferts massifs ne sont pas le fait des Africains de France ; les sommes que les Maliens, par exemple, envoient dans leur pays d’origine sont dérisoires, à l’instar des salaires que leur versent leurs richissimes patrons. Par conséquent, c’est en direction des percepteurs des profits colossaux générés par la Bourse ou les spectacles au Zénith ou à l’Olympia qu’il conviendrait que la DGSE oriente ses enquêtes, pour éviter l’hémorragie financière de la France.

Monsieur le Président, il faut que l’on se rende à l’évidence. « L’affaire franco-française GFC » ne fait que traduire le séculaire problème de la place, de la dignité des originaires d’Afrique et des Caraïbes au sein de la République française. Ce problème n’a que trop duré. Notre lettre ne vise pas à solliciter votre aide, loin de là, car nous ne croyons plus à une quelconque aide extérieure, édifiés par l’expérience de nos aînés, illustres (…,Toussaint Louverture, Delgrès, Ignace, Aimé Césaire, Cheikh Anta Diop, Alioune Diop, Frantz Fanon, Maryse Condé, Thomas Sankara …) ou non illustres (les Neg’ marrons inconnus, les poto-mitan, ... ). Nous tenons sereinement à attirer votre attention sur le fait que nous avons compris, au même titre que les autres communautés, que l’activité bancaire et financière est au cœur du pouvoir dans nos sociétés modernes et que, dès lors, toute personne ou institution qui s’emploie à nous empêcher d’investir le cercle du pouvoir économico-financier se pose, ipso facto, comme notre plus grand ennemi. Marc DEHI et Annette CATEL ne sont que les courageux pionniers de notre Communauté qui, maintenant, est prête à tout pour retrouver la dignité. L’enthousiasme, sans pareil, des nôtres dans les Antilles-Guyane pour les produits financiers du GFC, dont vous avez certainement eu écho, est plus que probant. En réalité, le banquier martiniquais ou guadeloupéen qui a alerté la DGSE a surtout été impressionné par la vigueur avec laquelle les filles et fils d’anciens esclaves ont déserté ses guichets pour, dans un premier temps, commencer à s’enrichir grassement comme leur banquier, grâce à des placements financiers réellement juteux, et, dans un second temps, pour créer leurs propres banques, et ainsi, au grand désarroi des racistes invétérés, s’asseoir à la table de l’abondance, de la prospérité de l’Humanité tout entière, donc avec toutes ses composantes. Pourquoi seraient-ils les seuls, le banquier dénonciateur et ses enfants, à prendre part à ce fameux banquet ? Il nous semble opportun, monsieur le Président, de rappeler ici que ce banquier est ce que nous appelons respectueusement un « Béké », et qui est plus exhaustivement un descendant, en ligne directe, des (3000) grandes familles créoles, donc esclavagistes, des colonies françaises d’Amériques que symbolise Marie-Josèphe Tascher de la Pagerie, plus connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais, épouse de notre Empereur, le grand, très grand … Napoléon Bonaparte ; celui-ci était très haï de nos ancêtres pour avoir rétabli l’esclavage aux colonies françaises d’Amériques en 1802. Depuis peu, notre génération s’est mise aussi à haïr ce « Na Bo », après avoir retrouvé une partie de notre mémoire collective. La mémoire, vous en conviendrez avec nous, monsieur le Président, est fondamentale pour toute personne ou communauté qui veut vivre, DIGNEMENT. « Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient ». A l’abolition de l’esclavage des nègres, les Békés ont été indemnisés par la métropole pour la perte de leurs nègres, ce qui leur a permis de créer leurs banques et ainsi d’accroître leur puissance financière, déjà immense au sortir de l’esclavage ; grâce à la production gratuite de leurs nègres et desdites indemnités, les Békés détiennent tous les centres de financement et de production d’importance des deux îles (Martinique et Guadeloupe) et de la Guyane française, concurremment avec les hommes d’affaires européens plus récemment arrivés. En revanche, nos arrières grands-parents esclaves comme les générations suivantes, dont nous sommes le maillon contemporain, n’ont toujours rien perçu, même pas 1 centime d’ancien franc. Comme Spike LEE, nous continuons de réclamer « 3 acres et 1 mulet ». Les efforts de Marc DEHI et Annette CATEL s’inscrivent donc tout logiquement dans la marche de notre Communauté vers SON INDEPENDANCE FINANCIERE. Nous conseillons « amicalement » les autres communautés, notamment celle des Békés, de ne pas faire obstacle à notre marche. Ce conseil n’est pas celui d’un courtisan du roi ou de l’Empereur, mais celui d’une communauté qui en a marre d’être le dindon de la farce.

Ce type de mouvement de foule observé dans les Caraïbes en faveur des produits financiers GFC rappelle par certains côtés les comportements des « sauvageons » ou « racailles » des banlieues pour crier à la France, avant de lui imposer son droit à vivre DIGNEMENT ; par d’autres côtés, il s’en diffère profondément puisqu’il s’agit d’intégrer la source même du pouvoir : la FINANCE.

Nous nous plaisons, monsieur le Président, à penser que votre grand intérêt pour la cohésion sociale rendra audible notre message auprès de vos proches conseillers et, au premier chef, auprès de vous-même. Les théoriciens comme les praticiens (les gros actionnaires et PDG des firmes du Dow Jones ou du CAC 40) du libéralisme économique ont, en dépit de leur discours de façade, toujours accordé une place de choix à la société (la collectivité). Leur sens individualiste très prononcé ne les a jamais conduits à s’exiler dans le désert ou dans la jungle (comme Tarzan ou Robinson Cruzoé, leur modèle de référence), et plus largement à vivre en ermite, car ils sont très intelligents et comprennent instantanément que l’individu donne le meilleur –mais aussi le pire- de lui-même, est à même de s’enrichir matériellement de manière colossale, exclusivement au sein d’une société et grâce à la société, et non pas isolé au fin fond du désert. Le concept de « self made man » qu’ils affectionnent n’est qu’une de leurs nombreuses expressions séduisantes, mais sans substance, dont ils sont seuls à avoir la recette pour les créer (« main invisible », « juste prix », « vrai prix », « équilibre général », « complétude des marchés », etc.). C’est précisément le maintien de la cohésion sociale qui garantit la pérennité de la société, chère aux libéraux en particulier.

Monsieur le Président de la République, soyez-en convaincu, si nous devons mourir dans cette GUERRE d’une violence inouïe, nous ne mourrons pas en silence, ni en « tendant l’autre joue » : Jésus n’est pas notre seule référence ni, plus près de nous, le mahatma Gandhi et le pasteur Martin Luther KING, loin de là. Il y va de nos intérêts vitaux, des intérêts de nos enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants et suivants. De là, vous comprendrez aisément qu’il nous est totalement impossible de transiger. Notre génération créera SON INDEPENDANCE FINANCIERE.

Paris, le 19 septembre 2007.

Le Collectif

« INDEPENDANCE FINANCIERE !!! »

« Pour nos enfants, nos petits-enfants et suivants : la chair de notre chair ».

QUE SE PASSE T-IL AUX ANTILLES ?

medium_108470.jpg








Par Raymond N’Cho
Pour étendre ses activités et aider ses frères des territoires d’outre-mer, l’évangéliste Marc Déhi a implanté, il y a à peine un an, une succursale des établissements Gédéon » dans les Antilles et Guyane françaises. C’était l’erreur impardonnable qu’il ne fallait pas commettre. Surtout qu’en moins de vingt (20) mois, la société de placement d’argent « Gédéon » connaît dans les territoires d’outre mer un succès phénoménal, avec un chiffre d’affaire annuel de 4 milliards d’euro qui met pratiquement sous l’éteignoir les banques françaises évoluant sur les mêmes marchés financiers. Il n’en fallait pas plus pour que l’ homme de Dieu, appelé aussi « le pasteur des pauvres » dans les rues de la Guadeloupe soit la cible des autorités françaises qui ne pouvaient tolérer, dans cette partie du monde, une autre logique et une autre autorité que celles qu’elles se sont efforcées d’imposer aux colonisés pendant des décennies. Sous un habillage juridico-judiciaire, une cabale est vite montée pour faire arrêter le pasteur et ses associés sous les chefs d’escroquerie en bande organisée et exercice illégal de la profession de banquier. Mieux, les autorités françaises accusent le pasteur évangéliste qui est venu sortir ses frères noirs de la misère, d’inciter ceux-ci à lui verser une somme de 1500 euro, en leur permettant, passé un délai de carence de quatre (an) mois, une rémunération de 400 euros pendant 24 mois, représentant la somme totale de 9600 euros. C’est ainsi que Mme Annette Catel, épouse Daniel, citoyenne française d’origine guadeloupéenne, gérant de société et l’un des associés de l’évangéliste Marc Dehi est d’abord convoquée au mois d’août dernier par la police guadeloupéenne pour nécessité d’enquête alors que le pasteur ivoirien était hors de la Guadeloupe, particulièrement en Angola en voyage d’affaire. C’est une enquête de routine, lui a-t-on dit au poste. Mais Mme Annette Catel, est méfiante et soupçonne un coup fourré. Ses appréhensions seront vite confirmées. Les comptes de la société sont bloqués pour des raisons indéterminées. Elle se rend compte que cela est fait à dessein pour révolter les adhérents aux projets des micro-finances. Voyant la tournure que prenaient les événements, elle joint par téléphone le richissime homme d’affaires ivoirien et lui demande de rentrer rapidement sur la Guadeloupe en vue de régler cette affaire. L’homme de Dieu, rentre aussitôt d’Angola. A l’aéroport de Pointe à Pitre, il est manu militari arrêté par la police de Guadeloupe et remis ensuite aux gendarmes. Ceux-ci le remettront plus tard aux agents de la DGSE française qui se feront un plaisir de le faire passer en jugement au tribunal de Grande Instance de la Martinique, après que les instances juridiques Guadeloupéennes se soient déclarées incompétentes pour connaître cette affaire. Le 24 août 2007, Marc Dehi est incarcéré au célèbre pénitentier de Ducos (Martinique), après sa mise en examen par le président du tribunal de grande instance de Fort de France, M. Jean Maurice Beaufrère sous les chefs d’accusation d’escroquerie en banque organisée et d’exercice illégal de la profession de banquier. Bien qu’il ait brandi des garanties de représentation, le juge Beaufrère a refusé au pasteur ivoirien, la mise en liberté sous caution. L’homme de Dieu, aujourd’hui mal en point au pénitentier de Ducos où il est incarcéré dans une petite cellule, est obligé de subir dans l’indifférence du gouvernement ivoirien et de l’administration Bush, cette injustice des autorités françaises qui donnent l’impression de vouloir châtier un pasteur noir pour qui elles n’ont que mépris et racisme. Le crédo évangélique du pasteur ivoiro-américain, baptisé « la croissance pour les démunis » ne prospérera pas dans cette partie du monde où sévit encore l’hydre du colonialisme. Au moment où le dossier Kieffer est pratiquement repris par l’Elysée, voilà une affaire qui interpelle à plus d’un titre la présidence ivoirienne.